Démon... Démon ?!

Je portais le même tee-shirt noir que cinq minutes auparavant. Le même casque de musique trônait sur mes épaules dégageant le son entrainant d’un rock américain. Autour de moi, la misère. De nombreuses personnes s’avançaient tels des cadavres épuisés par la vie, les épaules baissés, l’attitude soumis. Ils ne se regardaient pas, se bousculaient, émiettaient leurs excuses pour continuer leur route le plus lentement possible. Des zombies m’auraient fait moins peur. Je me levai, me grattai la tête et finis par me demander où est-ce que j’avais atterri. Je rentrais des cours pour aller chez Monsieur et Madame Spencer… Un feu rouge, une voiture qui passe, une femme qui hurle derrière moi. Je me retourne au milieu du passage piéton tandis que tout le monde court. Le rock américain continue de faire bourdonner mes oreilles, le klaxon d’une voiture m’avertit que ma fin est proche tandis que ses phares m’éblouissent. La lumière est si intense que je ne vois plus rien…

Et je me retrouve ici. Assis comme un clochard au bord d’un bidonville où des gens peu recommandables vendent leurs faveurs à d’autres encore moins recommandables. La raison pour laquelle je crus que j’étais mort, c’était la vision de petits bonhommes gris à la musculature peu reluisante et au regard plus déterminé que ceux qu’ils accompagnaient. Ou celle d’engrenages vivants bougeant dans les airs, deux yeux louchant de temps à autre sur les autres créatures autour d’eux.

Le plus étrange d’entre eux fut la gelée verte, coursée par des hommes, qui s’avança vers moi. Une sorte de noyau en son centre m’intrigua quelques instants. Je restai figé devant ses deux yeux noirs attachés à sa boule ainsi qu’à sa grande bouche noire et à son épi en tire-bouchon. Il me vit et se jeta derrière moi, semant par la même occasion les hommes du regard. L’un d’entre eux, sûrement le plus énervé, vint me demander si je n’avais pas vu un « Nucléos » passé dans le coin. Il me parla comme un chien et je répondis d’un ton froid et désagréable :

« - Allez-vous faire foutre. »

Le visage déconfis de cet homme fit rire une bonne femme qui passait par là. Ce langage n’était sûrement pas aussi malpoli qu’en plein centre de Manhattan. La gelée derrière moi essaya de faire une escapade rapide mais l’homme la vit et commença à la poursuivre. En faisant semblant de ne pas le voir, je lui fis un croche-pied et il s’étala à terre.

« - Faîtes attention où vous marchez, lui lançai-je en reprenant mon chemin, blasé par la tournure des évènements. »

La même femme qui riait précédemment poussa un cri strident. Je me retournai au moment où l’homme était devenu mon assaillant. Il sautait sur moi, une barre de fer dans la main, certainement rempli d’une envie de vengeance quand tout à coup il s’arrêta dans les airs. Il marmonna un « Satané Nucléos » et se débattit vainement sans pouvoir toucher le sol. La gelée s’avança vers moi, me tourna deux fois autour assez rapidement et me pria de le suivre. Comment est-ce que je sus cela ? Aucune idée, mais j’avais cette impression. Je me laissai guider, échappant à une bande d’assaillant en colère qui finit par nous boucher la route à l’aide de quelques tonneaux et planches en bois provenant du bidonville.

« - Vous êtes cuits ! Lança un homme. Donne-nous Nucléos et on ne t’attirera pas de problème ! »

Oh, c’était donc ça. Je pris la boule gluante dans mes mains et la lançai sur le visage de l’homme qui venait de parler. But. Leurs mines interloquées en dirent assez sur la suite des évènements, mais ce qu’ils n’avaient pas prévu c’était les représailles du truc vert. Il me lança un regard noir et envoya une sorte d’onde violette vers moi qui m’éjecta en arrière. Je fis un salto, le temps sembla s’arrêter un instant tellement je fus surpris mais rien ne m’empêcha de m’étaler par terre lamentablement.

Le fameux « Nucléos » dont tout le monde scandait le nom émit un son étrange qui ressemblait à un rire étouffé par les parois de mon crâne. Je lui jetai à mon tour un regard noir. Un filet s’abattit alors sur lui mais il disparut, s’évapora, se détruisit en milliers de petits éclats de lumière… Et réapparut un peu plus loin. Comment avait-il fait ça ? Personne ne semblait étonné. La mort était vraiment plus étrange que ce que je pensais. La gelée se retourna alors vers ses agresseurs et leur lança la même vague violette qui m’avait envoyé dans les airs quelques secondes plus tôt. Ils furent tous projetés en arrière, un frisson me parcourut le dos. Ils l’avaient bien cherché, certes…

Un caillou sortit de nulle part et ricocha alors sur une barrière autour de la boule. C’était vraiment incroyable, on aurait dit un démon… ou un dieu ! Quoique je ne savais pas si un dieu se serrait comporté de manière si égoïste. Et aurait autant foutu le bordel. D’ailleurs, ça venait d’où ? La petite fille qui avait envoyé le caillou se recroquevilla sur elle-même. « Nucléos » - autant employé le nom qui lui était donné – s’avançait vers elle, menaçant malgré sa petite taille et s’apprêta à lancer une autre attaque. Je courus vers lui, le pris par derrière dans la paume de ma main et le dirigeai vers le ciel. Il éjecta son rayon violet sur une sorte d’oiseau qui tomba à terre, assommé par l’attaque.

Tout le monde commença alors à s’éloigner le plus loin possible de nous, prenant la petite fille sous les bras pour l’emmener dans le bidonville… Et me laissant seul avec le Diable.

♦ 'Entraînement' de Nucléos contre tout le bidonville & parfois Kurogane. Apparition d'un Pokemon sauvage. Nucléos apprend la CT Lévikinésie, la CT Frustration et la CT Reflet ainsi que la CT Distorsion.