Un début agité

Tic et tac, puis dring! La sonnerie de mon réveille-matin me sortit promptement de mes songes. Regardant les aiguilles de mon cadran, je remarquai que j’étais bien à l’heure. Je n’avais pas trop dormi et j’étais donc prêt à entamer la première journée vers la ligue Pokémon. Les Nirondelles chantaient et tourbillonnaient dans les airs comme si une mélodie euphorique s’emparait d’eux. J’observais le spectacle majestueux par ma fenêtre de chambre et je me réjouissais que même la nature était de mon côté. Je secouai ma tête d’un côté et de l’autre, pour me réveiller plus facilement. Mettant mes pieds au sol, je sentis une sorte d’électrocution qui parcourait tout mon corps. Je me rendis à la salle de bain pour pouvoir reprendre mes idées et me laver.  À peine m’avais-je douché et habillé, je pris mon sac et descendis au rez-de-chaussée. Ce sac contenait tout ce que j’avais besoin pour débuter l’aventure et il n’était ni trop lourd ni trop léger. C’était un sac à dos bien utile qui me suivra tout au long de mon périple à travers la région d’Ammaï.

Descendant les escaliers, j’aperçus Shadow en train de boire dans une gamelle. Ce ne fut guère long avant qu’il me voit et qu’il saute dans mes bras. Je souriais à l’idée que Shadow se réjouissant autant de ma présence que de mon départ, car il était bien conscient que j’allais être absent pendant une longue période de temps. C’était un Noctali très brillant qui comprenait très bien pourquoi je partais. Entre deux trois cris distinctifs de ce Pokémon, je compris qu’il me souhaitait la meilleure des chances. Je n’allais pas le décevoir, comme je n’allais pas décevoir mes parents et ma ville! Ironiquement, mes parents n’étaient pas là, mais ils m’avaient laissé un mot qui me souhaitait la meilleure des chances dans mon aventure. Décidément, j’espérais que tous ces belles affections allaient aider mon karma! Caressant la tête de Shadow, je lui dis que tout allait bien se passer et que j’allais revenir dès que possible. Il manifesta sa compréhension avec un hochement de tête.

Je me relevai et empoignant mon sac, je quittai la demeure familiale d’un pas rapide. Je marchais avec détermination à travers Thord et j’avais la tête haute. Le laboratoire, heureusement pour moi, n’avait pas été construit très loin de la maison et c’est pourquoi je m’y rendis assez vite. L’architecture du bâtiment du laboratoire du professeur Ambre était assez particulière par son design technologique. Il faut dire aussi que cet atelier scientifique était à la fine pointe de la technologie. Les portes coulissantes s’ouvrèrent devant moi et je puis entrer dans ce temple de l’avancée scientifique. Mon père était en train de lire un bouquin ou plutôt dois-je dire une encyclopédie et semblait fort intriguée par cette dernière. Me raclant la gorge, j’éveillai en lui ce qu’on appel : une interruption de la concentration. Fort dérangé par le bruit, il leva les yeux et se calma aussitôt :

«Arion, te voilà! Vois-tu, je lisais un livre très intéressant pendant que je t’attendais…il me semble que tu es à l’heure n’est-ce pas? C’est très bien d’être ponctuel, mon fils! Bref, je pense que tu es enfin prêt à recevoir ton premier Pokémon, ton Pokédex et tes Pokéballs. Les voici!»

Rangeant le tout dans mon sac, sauf la Pokéball où il m’indiqua qu’un Pokémon y logeait, je l’interrogeai sur la venue de mon bon ami Lucas. Il me répondit qu’il n’était pas encore venu, puis m’informa que le Pokémon qui demeurait dans la Pokéball que je tenais était un Kraknoix. Voilà un Pokémon de choix pour moi! Mon paternel me demanda si je voulais lui donner un nom et je lui répondis qu’Ace en était un beau. Affirmant de la tête, le scientifique que mon concepteur était retomba dans son bouquin. Impossible de lui adresser la parole de nouveau sans l’offusquer. De ce fait, je partis du laboratoire pour me rendre sur la route 5, un sentier habité par une riche faune et flore. Je dois admettre que j'aurais dû rester un peu plus à Thord, mais je voulais atteindre Niulen le plus rapidement possible. Là-bas, j’allais sûrement rencontrer plus de défis qu'à Thord.

Lorsque j’avais dit habité,  je ne m’étais pas trompé. Mon Kraknoix, que j’avais sortis de sa Pokéball en atteignant la route, fit connaissance avec moi. Il était plutôt mignon et drôle à regarder aller. Cheminant sur le chemin du mieux que nous pouvions, je remarquai avec désespoir que nous étions égarés tous les deux. Ace me regarda avec un air inquiet, mais en même temps encourageant pour moi. Il voulait être sûr que j’allais bien, c’était un bon début pour un Pokémon que je venais de connaître il y a de cela quelques heures. Il faisait nuit, ce qui expliquait que nous nous étions perdus. Finalement ce n’était peut-être pas la meilleure idée de passer par la route 5 pendant la nuit. Hélas, il fallait bien débuter quelque part! M’assoyant sur une roche, je pensais à quoi faire dans cet endroit isolé de la civilisation. Par où pourrais-je bien sortir? Ancré dans ma réflexion, je n’ai pas pu repérer le Pokémon qui s’approchait subtilement de moi. C’est mon Kraknoix qui m’avertit de la venue d’un inconnu. Bondissant, je me retournai pour faire face à cette créature sauvage. J’approchai ma main de ma ceinture de Pokéball et d’un geste brusque, j’ordonnai à Kraknoix de se mettre en position de combat. Or, j’ignorais la race de ce Pokémon, mais je savais très bien que je n’allais pas attendre davantage. Je lâchai ma ceinture et je sortis mon Pokédex de la poche latérale de mon sac. Je pointai celui-ci vers l’ombre. Il allait m’indiquer bientôt qui était ce Pokémon…

Visiblement une sorte de mille-pattes géant, l’être qui était devant moi ne semblait pas très sociable. Au contraire, son regard agressif me donnait le goût de le capturer. C’était une sorte de défi que je me lançais à moi-même. Mon premier Pokémon serait un guerrier né? J’adorais ces Pokémons au caractère dur et au regard intimidant. C’était le genre de Pokémon qui impressionnait la galerie et qui marquait les foules. J’aimerais bien le prendre dans mon équipe et j’attendais d’ailleurs l’analyse de mon Pokédex pour me dire de plus amples informations sur ce petit combattant afin de faciliter ma capture. Bref,  mon Pokédex m’indiqua que le Pokémon sauvage que j’avais en face de moi était habituellement brutal et son expression faciale confirmait les dires :

«Venipatte, le Pokémon chilipode de type Poison et Insecte. Il sonde les alentours avec les antennes sur sa tête et sa queue. Il est extrêmement brutal.»

Je n’avais pas d’autre choix que de combattre face à ce Pokémon insecte, qui était d’ailleurs fort intéressant! Envoyant Ace au combat, je n’étais plus sûr de mes options. Je pouvais opter pour une attaque Jet de Sable, mais j’imagine que la vitesse d’exécution du Venipatte était beaucoup plus élevée que mon Kraknoix. Néanmoins, c’était le seul plan qui se présentait dans ma tête. À peine ai-je eu le temps de m’exprimer que le Venipatte se mit en boule et roula sur lui-même vers mon Pokémon. Si je voulais bien faire mon attaque, je devais encaisser le coup le moins puissant de son attaque roulade, soit le premier. Après ça, je pourrais utiliser  «Jet de sable» pendant qu’il est dans les airs, profitant de ce petit délai pour le déstabiliser et faire de gros dégâts. Mes talents de devin furent indispensables dans cette situation. J’avais bien prédis le tout! L’insecte fonça sur mon Kraknoix qui encaissa l’assaut et riposta directement par après lorsque je lui ai donné le signal. Le Venipatte, visiblement aveuglé et fragilisé par la contrattaque, fonça en boule dans un arbre et se cogna brutalement le crâne sur celui-ci. Je n’allais pas lui donner un temps de répit, oh que non! Ace enchaîna avec une violente morsure au niveau du coup et balança le Venipatte sur un gros rocher. La violence des deux offensives, couplée à une précision épatante et une coordination symbiotique, endommagea grandement le physique de l’insecte venimeux. Il tenta de se relever du mieux qu’il pouvait mes ses pattes étaient devenues très faibles. À peine pouvait-il avancer sur quelques centimètres. C’était un peu malheureux dans un sens, mais je devais le capturer malgré ma pitié. C’était de mon devoir de futur champion de m’entourer de bons collègues de travail et d’excellents compagnons de route. Ma Pokéball paré, je tentai la capture en espérant fortement que cela pouvait marcher, après tout, je n’y étais pas été de main morte sur ce Pokémon. Propulsant à bonne vitesse ma Pokéball, l’habitat sphérique cogna sur le Venipatte épuisé et le fit rentrer à l’intérieur avant de retomber sur le sol. Je m’en approcha pour aller à le reprendre en cas de capture, mais je restais très proche d’Ace au cas où celle-ci échouait…

Et voilà, un Pokémon en poche, mais comment allais-je bien surnommer ce petit bagarreur? Un Venipotte c’est venimeux n’est-ce pas? Je pense que que Venom est le nom parfait pour ce voyou! Je le ressortis de sa Pokéball et sous son regard plus compréhensif, je lui expliquai pourquoi je l’avais capturé. Il accepta donc, avec ses yeux enflammés, de devenir mon compagnon. Avant de le retourner dans sa nouvelle maison, je lui ai administré des soins grâce à une potion que je sortis de mon sac. Je lui donnai aussi une pomme pour le revigorer. Il la mangea en quelques secondes, j’étais réellement abasourdi! Il semblerait bien que mon Venipotte a un faible pour le sucré.  La nuit était à son apogée et je devais absolument dormir. Je m’installai donc aux côtés de Venom et Ace dans mon sac de couchage et je roupillai jusqu’à l’aube.  Les rayons de soleil du matin me réveillèrent brutalement. En me redressant, j’aperçus que mes deux amis jouaient ensemble en attendant que je retrouve la conscience. Je souriais, j’étais tellement heureux de voir que mon aventure allait m’amener plein d’amis. Les interrompant, je leur indiquai qu’on devait quitter le camp et continuer à avancer. Je ramassai hâtivement mes affaires et je partis avec mes Pokémons sur la route.  Ce qui me décevait lorsque je mis quelques mètres à l’extérieur du campement, c’est qu’on était à 20 mètres de la route. Elle était dissimulée puisque nous étions en plein milieu d’un gargantuesque champ. En soupirant, je continuai ainsi mon parcours sur la route 5.

Il faisait drôlement chaud sur la route et je commençais à suer à grosse gouttes. Buvant les dernières réserves d’eau de ma bouteille, je me rendis vite compte que je n’allais pas résister longtemps sous ce climat. Je suivis mon instinct  et les bruits des alentours. Mes forces me quittèrent peu à peu, mais je me disais que ça faisait partie du processus d’apprentissage. Au moment où je pensais m’effondrer sur le sol, j’entendis un écoulement caractéristique d’un affluent. Mon cœur palpitait à une vitesse folle à cause du son de l’eau! Je me ruais vers la source du bruit et arriva devant un minuscule ruisseau, juste assez pour m’abreuver et remplir ma gourde, ce que je fis! J’avais sacrifié une bonne réserve de mon eau pour mes Pokémons, alors ça expliquait pourquoi je fus assoiffé tôt dans la journée. Pendant que je terminais de garnir abondamment ma bouteille du liquide, un craquement et des pas pressants se furent attendre derrière moi. En me retournant la tête, je pus apercevoir un Pokémon qui courait du mieux qu’il pouvait avant de trébucher sur une racine de plante et la faire prendre en feu. Paniquant autant pour le Pokémon que pour la végétation l’entourant, je fis appel à Ace pour qu’il utilise Jet de Sable sur le feu afin de l’éteindre. Peu à peu, l’incendie s’éteignit et laissa place à quelques cendres au sol. Le Pokémon incandescent était alarmé et malheureux de ce qu’il avait causé à la nature, mais je ne lui en voulais aucunement. Sortant mon Pokédex, je le dirigeai vers le Pokémon Feu. Mais qu’est-ce qui le stressait autant?

Mon Pokédex m’indiqua que c’était une jeune Chamallot et manifestement, elle s’était égarée. Je comprenais mieux sa peur d’être loin de la maison. Se repliant sur lui-même dans un coin, le Pokémon cacha son visage pour ne pas être dévisagé. Or, c’était surtout de la crainte qu’elle démontrait et je n’aimais pas ça. Qu’est-ce qui a bien pu se passer? Après tout, il n’y avait rien d’inquiétant dans les environs. Je décidai de m’approcher et de lui tendre un morceau de fruit. Par réflexe, la Chamallot brûla accidentellement le fruit en toussant. C’était assez rigolo et j’en ai ris moi-même! Elle me regardait désormais avec un visage plus apaisé, voyant que j’étais fort sympathique. Souriant, elle s’approcha pour prendre un autre morceau de fruit, qu’elle fit très attention de ne pas incendier. Je devais dire que les Pokémons étaient des créatures beaucoup plus intéressantes à l’état sauvage que je le pensais. Les élever devait être une tâche ardue, mais surtout un apprentissage important, autant pour le dresseur que pour le Pokémon. Je commençais à comprendre pourquoi je voulais à la base partir. Je désirais explorer, expérimenter, enseigner, être enseigner, partage des moments précieux, mais surtout, faire la connaissance d’amis extraordinaires. La Chamallot continuait de grignoter la pomme que je lui donnais aimablement. N’avait-elle donc pas peur de moi? Avais-je une si bonne aura que ça? Je me le demandais bien! Je lui câlinai le crâne pendant qu’elle termina sa friandise. Ce ne fut guère que la pomme au complet était mangée. Alors que tout allait vraisemblablement bien, Ace s’approcha du Pokémon sauvage et commença à parler dans un dialecte qui m’était complétement inconnu. Bien que le langage fût incompréhensible, mon Kraknoix me fit saisir le «Pourquoi?» de cette anxiété rapidement. Il partit au loin avec cette dernière et j’ai dû les suivre, évidemment. Traversant le ruisseau, un autre petit champ, une ferme et décidément, en arrivant à la lisière d’un vignoble, je compris ma position. Je me rapprochais davantage de Niulen que je le pensais, mais quelque chose me bloquait la route ou plutôt la conscience. Je découvris, dans un entrepôt à vin, une communauté de Pokémon feu entièrement éreintés en train de dormir profondément. Au moment de la constatation, un homme arriva derrière moi :

«Ah, Becky, te voilà! Bonjour, je me nomme Jack et je suis le propriétaire de ce vignoble de Niulen, puis l’éleveur de Becky, la Chamallot. Je la cherchais depuis 2 jours! Que puis-je faire pour te récompenser?

-Bonjour Jack, je suis Arion et je suis un nouveau dresseur Pokémon. Je me demandais en fait pourquoi est-ce que cette Chamallot est-elle allé si loin de votre propriété et pourquoi autant de Pokémons sont fatigués? Et non merci, je n’ai pas besoin d’une récompense monsieur…

-Vois-tu, j’ai eu la brillante idée de faire distiller mon vin davantage et d’améliorer la qualité en utilisant des Pokémons feu. Cependant, depuis quelques jours, ils sont extrêmement fatigués et j’ignore pourquoi! Je ne les fais pas travailler autant que ça et je les nourris très bien…tout cela m’est très étrange.

-Je dois admettre que si vous dites vrai, il est bizarre de voir ses Pokémons endormis de la sorte en pleine journée. Peut-être est-ce un lien avec tout le vin autour? Je me demande s’ils sont empoissonnés à l’alcool…

-Nom d’Arceus! Tu as probablement raison! Je dois absolument appeler l’infirmière Joëlle de Niulen. Reste ici et surveille les, je reviens.»

Semblerait-il que je devais patienter le temps que l’infirmière arrive. Je n’aimais pas être dans cette ambiance et Chamallot aussi d’ailleurs. Kraknoix de son côté, rentra dans sa Pokéball, car je ne voulais pas qu’il voit ce spectacle horrible. Ils souffraient tous, sans aucune exception, sauf un seul. Un Salamèche plutôt costaud, mais aux apparences mignonnes qui avait les yeux entrouverts. Ses petits cris typiques  étaient des hurlements de douleur. Son estomac n’allait pas tenir longtemps et la flamme sur sa queue indiquait tout. Je leur apportais donc à tous de l’eau. Refroidissant grandement leur température interne, mais permettant la circulation des toxines et de l’alcool dans le corps, j’ai cru qu’il était judicieux d’essayer. Une heure passa avant que l’infirmière Joëlle m’indiqua que je fis du bon travail et qu’elle prit la relève. J’étais enfin heureux de voir que ses Pokémons étaient toujours parmi nous. Jack me remercia du fond du cœur et me serra la main en guise d’adieu. Peut-être que nous nous reverrons un jour? Seule la suite de l’histoire, nous le dira. C’est sur un soleil couchant et sur des adieux de Chamallot, que moi Arion Soultaker, repris la route vers Niulen! La chute de l'astre solaire était un pur délice pour les yeux et je pouvais voir au loin, des rangées de vignobles et un petit village, sûrement Niulen. C'est en me dirigeant vers celle-ci que j'ai eu une autre petite surprise...

Un Piafabec! Pas besoin d’un Pokédex pour reconnaître ce Pokémon mesquin. Aux premières apparences, il semblait plutôt indifférent de ma présence et continuait ses activités quotidiennes. Pourtant, j’aperçus une défectuosité dans son mécanisme gestuel. En effet, une de ses pattes semblaient être blessée. Cependant, je ne voulais pas risquer une attaque de face avec ce rapace, alors je l’abandonnai. Je savais trop bien que les Piafabec, surtout celui-là, était beaucoup trop agressif et j’étais fatigué de ma journée. Il ne m’avait provoqué, alors pourquoi le provoquer moi-même? Je n’avais pas de temps pour ça! Bref, j’ignorai le Pokémon oiseau et continuai mon chemin. Ce ne fut guère long que j’arrivai dans la ville et fit la connaissance de l’architecture fine des lieux. Bien que ce soit un village plus qu’une ville, je devais dire que j’étais plutôt impressionné par l’organisation. Ville marchande, Niulen m’épatait réellement avec son ambiance achalandée des villes. Parcourant les commerces, je dégustais l’odeur de la nourriture et de petites finesses du terroir. Sur ces petites bouchées, je dégustais la crème de la crème! Je devais m’avouer convaincu par la délicatesse des mets et le goût envoutant qui s’en dégageait à chaque fois. Pour une fois, je savourais chaque petit moment de la vie, devrais-je prendre cela en considération? Sûrement…