Bonjour, c'est par où la région de Hoenn ? [PV : Mike Tay]

J’arrive dans le port de destination, les yeux baissés vers le sol, à moitié en colère, à moitié humilié. Se tromper de bateau dans une situation si importante, avec en plus la malchance que les trajets vers Hoenn à partir de Kanto aient été coupés à cause de tourbillons inexpliqués…. Le seul moyen pour se rendre à Hoenn sans attendre la fin de ce dérèglement climatique est de passer par le Mont Argenté, à l’ouest de Jadielle.

Etrangement, ce nom de ville me dit quelque chose. « Sur de la route… », c’était quoi la chanson déjà ? « … toute la Sainte Journée. ». Non, pas une chanson française quand même ! Je parle un peu cette langue grâce aux vieux tubes que ma grand-mère écoutait. « Go your own way », c’est toujours mieux que cette cacophonie.

Je m’élance vers la plage, Mangriff à mes côtés tandis que les autres Pokemons se reposent dans leurs Pokeballs. Pas qu’il y ait eu une quelconque raison pour qu’ils soient fatigués – à part peut-être la veillée jusqu’à cinq heure du matin pour me consoler de ma stupidité. Je commence à être habitué à ne plus être considéré comme une personne à l’intelligence supérieure à la moyenne. Peut-être que le passage vers ce monde m’a grillé des neurones.

Je commence à hurler sur la plage. Si quelqu’un me regarde, il doit me prendre pour un fou. Peu importe, j’ai vraiment besoin d’évacuer, j’ai l’impression d’être dégouté par ma situation. S’il n’y avait pas Mangriff, Nirondelle, Zigzaton et Airmure, je deviendrais littéralement cinglé. Désolé pour moi, le furet pose sa patte sur mon flanc comme si j’étais un petit enfant qu’il fallait consoler. Ça suffit à me faire pleurer.

Il me faut quelques minutes pour me remettre de mes émotions, renifler un bon coup et me reprendre en main. Je ne suis pas comme ça d’habitude, je ne pleure pas sur les plages désertes où personne ne sera là pour me consoler. Généralement, quand je pleure c’est auprès de personnes que j’apprécie, sur un canapé douillet avec des mouchoirs pour m’éviter d’en avoir partout sur le visage.

Suite à ce petit contre temps qui ne m’a absolument pas mis en valeur, je me dirige vers le Centre Pokemon de la ville. C’est apparemment l’un des seuls endroits qui peut me renseigner un peu plus ici – et je dois avouer que si je veux passer la nuit qui vient, je resterai sans soucis bien au chaud sous une couette au lieu de me les cailler dans un duvet.

Quand j’arrive au Centre, il me semble que la population entière qu’il y avait sur le bateau s’était donné rendez-vous ici. A croire qu’ils ont tous pris le mauvais chemin… comme moi. Mangriff me donne un nouveau coup sur le bassin pour me réconforter. Manque de chance, j’étais en équilibre précaire et tout ce qu’il réussit à faire, c’est m’aider à tomber sur le côté. Je tombe sur les genoux de quelqu’un d’assis sur l’une des chaises en plastique ici.

Comme quoi, j’aurais mieux fait de ne pas embarquer sur le premier bateau venu.


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La gêne devait se lire sur mon visage tandis que je bafouillais quelques excuses, incapable de me remettre du choc que j’avais eu en tombant sur les genoux de la femme en face de moi. Elle était plutôt jolie, dans le genre poupée de porcelaine. Enfin, tout est relatif, jolie est assez subjectif quand on parle de choses anciennes. Un vieux meuble pourra plaire à quelqu’un – des bourgeois par exemple – tandis qu’aux yeux de jeunes des bas-quartiers il s’agira juste de morceaux de bois bons à alimenter le feu pour faire brûler le magasin du commerçant le moins réputé de la cité. Dans le cas présent, cette femme devait avoir la quarantaine et les affres des âges ridaient son visage avec une certaine… poésie. Oui, les rides formaient des lignes élégantes que l’on pouvait caractériser de riches, sûrement faisait-elle partie d’un milieu social plutôt élevé. Bref, une femme qu’on aurait aisément pu couillonner en lui faisant boire de belles paroles tout en lui extorquant des fonds.

« - Vraiment, Madame, je m’excuse… Je… »

Mangriff semble me regarder avec un air à la fois confus, coupable et fuyant. Il n’assumera pas le fait de m’avoir fait tomber, et puis après tout ça partait d’une bonne intention. Ce n’est pas comme s’il avait fait exprès de me faire tomber à la renverse… Non ?

La femme se lève alors qu’un jeune homme – un blondinet, comme on en croise dans les reportages sur le surf ou sur les plages de Californie – s’inquiète pour elle. C’est vrai que je n’ai pas pensé à prendre de ses nouvelles. Cette fois, ce qui m’intrigue est le regard accusateur des personnes autour de moi. Ah, tout le monde m’a vu m’affaler sur elle et maintenant ils pensent que j’ai voulu renifler sa culotte. L’infirmière s’avance alors vers moi tandis que la jeune femme s’en va.

Joëlle – si elles s’appellent toutes comme ça, c’est pas compliquer de retenir leur prénom – est un peu différente de ses autres parentes que j’ai rencontré. Elle a les cheveux plus foncés, ils lui tombent dans le dos telle une fine cascade, franchement c’est décontenançant même si mon expérience se résume à trois rencontres.

« - Bonjour, Infirmière Joëlle, ce n’est pas ce que vous croyez, j’ai trébuché et… »

Elle s’arrête devant moi, intriguée, et soupire. Les mains sur les hanches, elle s’avance sur la pointe de ses pieds et me lance un regard désaprobateur.

« - Je ne m’appelle pas Joëlle mais Catherine, Monsieur-je-tombe-sur-les-genoux-d’une-femme-en-faisant-croire-que-mon-Pokemon-n’a-pas-fait-exprès-de-me-pousser. »

J’ai la tête qui tourne. Mon surnom est tellement long qu’il semble totalement incohérent avec le reste de l’ambiance. D’une part, l’infirmière s’appelle Catherine – allez savoir pourquoi, Catherine est un prénom qui m’agace, surnom parce qu’il s’agit de la professeur qui a tenté de m’inculquer ce que je savais déjà en littérature. D’autre part, je la trouve plus belle que les autres clones tout droit sorties du même utérus.

« - Enfin, il n’y a pas eu de mal et vous vous êtes excusé. Même si le jeune homme ici présent semble avoir été plus réactif que vous, ajoute-t-elle en désignant d’un leste mouvement de la main le blondinet. »

« - Oui…, dis-je en baissant la tête. Je suis vraiment désolé… »

« - Arrêtez de vous excuser, bon sang ! Vous êtes là pour quoi ? »

J’explique alors brièvement ma situation. Je recherche un gîte pour la nuit, un endroit où me reposer tout en étant bien au sec. J’ai quelques Pokedollars qui peuvent me permettre d’aider la requête à passer mais j’ai l’impression que si je tente de la corrompre, je vais me retrouver dehors à discuter avec les arbres.

Elle me note sur une liste et une bagarre qui éclate de l’autre côté de la pièce attire toute son attention, me laissant à nouveau en plan avec le blondinet. Je le regarde et lui adresse un regard à la fois intimidé par sa prestance et accablé par son aura.

« - Merci de m’avoir aidé, dis-je en me retournant pour partir dans la direction opposée. »

A peine ai-je dis ça que mon ami touche l’ourson avec une lune sur le front, une petite créature sur deux pattes qui s’avance comme si de rien était. Il lui tapote la tête comme pour le féliciter et j’ai beau me creuser la tête que je ne comprends pas du tout de quoi il en retourne. Pourquoi faire ce genre de choses ? Un moyen de communication ? Un signe distinctif ? Mangriff semble content en tout cas, il affiche un sourire presque carnassier qui me donne des frissons dans le dos. Vraiment étranges comme créatures.


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Le jeune surfeur se nomme Mike – à ce que j’ai compris de son enchaînement perturbant de paroles – et il est l’heureux ami de l’ourson dont je n’arrive pas à deviner le nom. Peut-être un truc comme Teddy, le nom le plus couramment utilisé chez les oursons en Amérique et en Europe à mon avis. Je suis fier de savoir quelque chose comme ça, même si c’est très superflu.

Je regarde Mike pour le détailler d’un peu plus près. Il a une mèche qui lui retombe sur l’œil droit. Peut-être est-il borgne ? Non, je l’imagine mal correspondre à ce profil, pas comme moi qui me balade avec un bandeau de pirate sur l’œil en attendant qu’il soit guéri. Je me demande d’ailleurs dans quel état il est actuellement. Peut-être que si j’enlève… non, il vaut mieux le laisser comme ça.

Son rire est éclatant, et il possède un lien très fort avec son Pokemon. Je souris à mon tour, mis à l’aise par l’atmosphère qu’il a créé. Il me pose une question étrange, parlant du Professeur Chen. C’est un éminent chercheur ? Peut-être d’une Académie du coin. Quoique, je ne sais pas s’il y a des Académies par ici, ni même si le terme professeur se rapporte au même champ sémantique que celui qu’on lui applique à Los Angeles.

C’est assez exceptionnel ce genre de personnes qui arrivent à vous mettre à l’aise, à vous rappeler d’agréables souvenirs de votre vie passée sans pour autant les mener vers une nostalgie désagréablement mielleuse. Le voir me rappelle ma ville natale, ses habitants, ses touristes. Leurs caractères exotiques, variés, leurs couleurs de peaux tannées par le soleil. Je ressens encore toute cette fraicheur, les vents marins, le sel…

Mangriff me sort de ma finalement si mielleuse nostalgie, je lui souris en toute confiance et lance alors pour répondre à Mike :

« - Je ne connais pas le Professeur, en fait je suis ici parce j’ai… comment dire… pris le mauvais bateau ? Hasardai-je en me préparant au foutage de gueule. »

La salle commence à grouiller de monde, le temps dehors m’indique qu’il y a des risques d’averses mais qu’il ne pleuvra pas avant dix-huit heures du soir, ce qui nous laisse à peu près deux heures pour se balader et profiter de la ville. J’acquiesce à sa proposition, trop impatient de me tirer d’ici, et sort en trombe du Centre Pokemon, me dirigeant d’instinct vers le seul endroit qui n’est pas pris d’assaut pas ce temps : Le parc.

C’est bizarre mais même en ayant beaucoup lu, j’ai toujours tendance à associer le terme ‘Safari’ à l’Afrique, l’aspect sauvage de ces terres asséchées par le soleil, l’herbe jaune, les lions… Bref, pas à ce que ce monde désigne comme le « Parc Safari ». Je passe devant sans trop m’attarder sur le bâtiment principal, il y a encore trop de monde là-bas à mon goût. Le ‘parc’ dont je parle est un petit endroit où les bébés Pokemons et les bébés humains – allez savoir pourquoi je les place dans cet ordre-là, j’ai toujours eu tendance à penser que les bébés humains étaient insupportables.

Arrivé au parc, je sors tous mes Pokemons de leurs Pokeballs pour qu’ils puissent profiter d’un bon moment de détente. Nirondelle vient directement se poser sur mon épaule, les plumes boursouflées par l’humidité, elle ressemble à une sorte de boule de poils soyeuse. Zigzaton lui… eh bien c’est Zigzaton, il se dirige vers les jeux sans pour autant avoir la moindre idée de ce qu’il veut y faire et son regard triste amadoue assez Mangriff pour que ce dernier daigne lui accorder un petit tour de tourniquet. Airmure se pose sur la barre qui retient les balançoires et semble observer le monde avec une éternelle sagesse qui aurait été plus plausible s’il n’avait pas été en train de dormir.

« - Voici mes Pokemon, dis-je en me retournant vers Mike. Ton ourson s’appelle comment ? »


♦ Apparition d'un(e) gamin(e) avec un Pokemon s'il-vous-plaît =3

« - Je connais Mangriff depuis à peu près une semaine, quelques jours pour mes autres amis. Maintenant que tu me le fais remarquer, ça fait peu de temps que l’on s’est rencontré mais j’ai déjà l’impression de partager quelque chose de très fort avec eux… »

Un sourire s’étire sur mes lèvres, à la fois attendri et heureux de pouvoir me faire une telle réflexion. Mike m’a présenté ses Pokemon, son ourson – Teddiursa, comme quoi je n’étais pas si loin du compte. Il a aussi utilisé son Pokedex, son petit appareil rouge, pour scanner mes amis. J’avoue ne pas m’en servir très souvent, mais connaitre les adorables petites créatures qui composent ce monde est une expérience que je préfère acquérir plutôt qu’une connaissance qu’on me transmettrait. Enfin, je me comprends.

Mangriff me regarde au moment où la petite garderie de Mike entre en scène, il semble intrigué autant que je le suis. Je ne connais pas le nom de la moitié – enfin, de tous moins un (Teddiursa) – des Pokemons du surfeur blond jusqu’à ce qu’il me les présente brièvement. Heureusement, j’ai une bonne mémoire, ça m’évite à avoir à allumer l’appareil pour en apprendre plus sur eux et… comment dire… me spoiler ? Me gâcher le plaisir de la découverte ?

Puis arrive… le gamin. Je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas doué avec les gamins. Enfin je n’aime pas vraiment les gamins, ils sont insupportables. D’accord, je ne peux pas les blairer. Encore plus quand ils sont incapables d’assumer leurs conneries, comme par exemple euh… tuer des gens ou obtenir un Pokemon et ne pas savoir le contrôler.

« - Mangriff, je chuchote, dès que tu trouves une ouverture, attaque-le ! »

Bien sûr, je ne peux pas avouer que je pensais au gamin et non pas au… Mérosinge. Je me dis que lui lancer une banane pourrait peut-être l’amadouer mais de un, j’en ai pas sur moi, et de deux, je ne gâcherai pas une banane pour un chimpanzé. C’est bon les bananes, tiens, j’ai envie d’un Banana Split là…

Mérosinge s’est élancé sur moi pendant que je pensais à la façon dont je pourrais me débrouiller pour trouver et manger des bananes dans ce monde-là. Il me bouscule mais Airmure est assez rapide pour me permettre d’atterrir sur sa structure froide et métallique. Hum, encore mieux qu’un coussin. Je le remercie tout en me tenant le dos et vois le Mérosinge perturber les Pokemon qui s’amusent aux jeux des gamins.

« - Contrôle ton Mérosinge, dis-je d’un ton strict au gamin dont le visage se modifie en un rictus déformé par le rire. »

Je ne comprends pas tout de suite… Puis mes sens s’éveillent et je comprends que le nom de cette créature n’est sûrement pas « Mérosinge ». Après tout, jusqu’à présent je ne m’étais pas étonné des noms à peu près logiques des Pokemon. Airmure… Air et Armure. Zigzaton, Zigzague et –ton. Etc… Bref, pourquoi Mérosinge ? Méro n’avait aucune signification pour moi. Je regarde Mike et m’apprête à lui parler quand Nirondelle piaille et que Zigzaton vient se cacher entre mes jambes, entraînant ma chute pour la deuxième fois de la journée… et qu’Airmure a la bonne idée de vouloir me rattraper de face. Je me cogne le nez contre l’acier de mon ami et commence à verser une larme de douleur, tournant mon visage ensanglanté vers le blondinet.

Mangriff, dans un geste de violence que je ne comprends pas, se jette sur Méro... sur le chimpanzé, furieux.


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Mangriff avait peut-être compris là où je voulais en venir car il a attaqué en direction du gamin, ce qui est déjà un premier pas vers la réussite de mon plan machiavélique pour éliminer toute trace des insupportables créatures que les mères portent neuf mois dans leur ventre pour ensuite les envoyer à dix ans sur des routes infestées de créatures plus dangereuses les unes que les autres. Quoiqu’il en soit, le coup a échoué et on se retrouve à écouter les simagrées – les excuses – de l’avorton. Je lance un regard à Mike quand celui-ci tourne la tête vers moi.

Le gamin a appelé ce parc son territoire et il me vient à l’idée de regarder partout si son nom n’est pas inscrit quelque part ou de lui demander l’acte de propriété, cependant il enchaîne et je perds le fil de mes pensées. Surtout à cause du fait qu’il ait appelé son Pokemon Férosinge et pas Mérosinge, je m’en retrouve un peu gêné mais toujours entiers, au moins il m’aura appris quelque chose. Puis vient la partie qui me choque le plus. « Demander à maman de m’en acheter un autre » ? Comme les chiens qui sont un peu foufou et qu’on n’a pas envie de dresser ? Il a la rage peut-être ? Au moins le conseil que prodigue Mike a pour effet de me calmer, après tout il y a des chances qu’en combattant à ses côtés il se lie avec le macaque – et lui enseigne un semblant de bonnes manières.

« - Bon débarras, Crevette, dis-je au gamin en lui tirant la langue… au moment même où il décide de se retourner pour me faire un doigt d’honneur. »

Mike s’assoit sur un banc pour contempler son œuf. J’ai bien envie de lui proposer d’en faire une omelette – j’ai faim ! – mais l’expression de tendresse et de maternité sur son visage m’en empêche. Je lui souris, c’est vraiment quelqu’un de bien. Ses Pokemons sortent pour s’amuser, le gamin n’est toujours pas parti et murmure quelque chose à l’oreille de Férosinge qui l’écoute avec attention. Ils ont l’air d’être lié dans la connerie ces deux-là. Nirondelle, qui n’a pas quitté mon épaule, lance un regard perçant qui fait froid dans le dos aux deux compagnons. Je leur lance un sourire crispé mais je comprends où elle veut en venir.

« - J’ai décidé de te défier en combat singulier ! Un contre un ! Le premier Pokemon qui est mis K.O. a perdu ! »

Je le regarde, abasourdi, mais compréhensif. Il faut bien commencer quelque part un jour, et donner une correction à ce gamin permettra de faire deux choses : Passer le temps et me contenter. Sans que j’aie besoin de lui demander de venir, Mangriff se poste devant moi, griffe sorties, le poil dressé sur l’échine. Les deux Pokemon se confrontent du regard pendant à peu près une minute durant laquelle le gamin lance son premier ordre.

« - Défonce-lui sa gueule, Férosinge ! »

… Très imagé comme façon de faire. Mangriff comprend l’agressivité du propos mais attend mon ordre.

« - Vive-Attaque, Mangriff ! Dis-je en souriant. »

Mon petit furet est plus rapide que Férosinge et éjecte l’autre imbécile de Pokemon à terre, le mettant K.O. en un coup. Je cours vers lui, un peu désolé et inquiet.

« - La récréation est fini, dis-je à mes amis. On doit aller au Centre Pokemon ! »

Je commence à y aller, lançant un regard à Mike lui suppliant de ne pas me laisser seul avec l’autre gamin.

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Ma tempe gauche est sur le point d’éclater. Ce gamin m’énerve au plus haut point et je suis prêt à lui encastrer la tête dans le mur. Si Mike n’avait pas rigolé, je l’aurais certainement déjà fait. Son rire me décontenance, je ne comprends pas très bien ce qu’il y a de drôle, peut-être est-ce un rire nerveux. En tout cas, je n’ai qu’une envie : lui arracher la langue et la lui faire bouffer. J’ai vu ça un jour dans une série sur les criminels, je comprends à présent en quoi ça pourrait être ‘libérateur’. Quand la mère du gamin arrivera, je lui en toucherai deux mots de son marmot. Au lieu de porter atteinte au petit bouchon, je suis le surfeur et m’installe près de lui. Franchement, sur une échelle de un à dix, il mérite un bon neuf : je trouve que son sourcil est trop épais mais sinon, ça va.

« - Là où j’habitais, on différenciait pas les gamins des adultes au niveau de la responsabilité. Il a besoin d’une leçon d’humilité, j’ajoute avec un air plus mature que précédemment. »

Mangriff regarde Teddiursa lui proposer de partager la conserve. Il se relève et tapote sur la tête de l’ourson en signe de remerciement. La conserve est dans un métal ferme, pénétrable avec un ouvre boite mais nous n’en avons pas à portée. Du coup, le furet prend la boite, passe une griffe sur le contour, l’ouvre comme si de rien était et la repasse à Teddi pour qu’ils puissent la partager. Je souris devant cette scène qui a le don de me calmer – malgré l’énervant crissement de la griffe de mon adorable compagnon sur le métal froid de la conserve, un régal pour les croque morts.

L’infirmière revient, elle semble confiante et nous indique que Férosinge n’aura aucune séquelle physique du combat, mais peut-être sera-t-il un peu moins surexcité. Elle nous avoue avoir déjà eu à faire à lui dans les mois qui précédent. Un vrai casse-cou quand il s’agit de se battre contre des Pokemon qui ont plusieurs fois sa maigre puissance. La mère de Nate avait adopté le singe pour essayer de lui donner un peu de stabilité mais elle ne voyait pas le capricieux petit garçon qu’était son fils ce qui l’empêchait aussi de contrôler le monstre.

« - Nate, crie la fameuse mère en entrant en trombe dans le centre Pokemon. »

Le gamin saute vers elle pour recevoir un câlin de réconfort, les bras grands ouverts et la larme à l’œil. Et là, quelque chose auquel je ne m’attendais pas se produit. Un gros ‘SBLAF’ retentit dans la salle et Nate est à terre : 1-0 pour la mère. Elle n’hésite pas à engueuler son gamin devant tout le monde, lui rappelant ce qu’est un dresseur, qu’il ne doit pas être méchant avec les autres et patati et patata.

Je souris en me levant, satisfait, et lance à Mike avec gaieté :

« - On devrait sûrement aller manger. »

Sans lui laisser le temps de répondre je me dirige vers la sortie. Après avoir mangé, on devrait sûrement quitter cette ville, Parmanie. Quelle serait notre destination ? Il faudrait peut-être acheter un plan en cours de route, une Carte.

Mangriff m’emboite le pas, proposant à Teddiursa de le porter sur son dos jusqu’au pays des délices.

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Rp clôturé !

On a donc : 3748 mots au total pour Aron Animus, soit 3749 pokédollars et 4498 mots au total pour Mike Tay, soit 4498 pokédollars.